L’Écosse à l’écran avec le court-métrage Too Rough

Le court-métrage écossais Too Rough a connu un parcours enviable sur le circuit des festivals internationaux de cinéma.

Too Rough, le dernier court-métrage de Sean Lìonadh, cinéaste, poète et musicien de Glasgow âgé de 24 ans, est une véritable tornade à petite échelle. Depuis sa première mondiale au Flickerfest de Sydney en janvier, le film a fait le tour de dizaines de festivals dans le monde, dont le SXSW d’Austin, le festival Flare de Londres et une projection locale au Glasgow Short Film Festival, où il a remporté le prix du public. D’autres prix ont suivi – 16 au total – dont des accolades au Festival international du film social ASPAC en France, au Festival international du court métrage de Radio City en Espagne et au Scottish Mental Health Arts Festival. Le film est une histoire piquante mais tendre qui suit Nick, un jeune homosexuel de la classe ouvrière qui vit une matinée de crise.

Après une soirée bien arrosée dans une fête dans le quartier West End de Glasgow, où Nick ne se sent pas assez gay, il termine chez son petit ami Charlie, qui est beaucoup plus à l’aise avec sa sexualité, qui vit encore chez ses parents. Lorsque les deux hommes se réveillent le lendemain matin, ils sont dans le lit une place de Nick, le soleil est déjà en train de traverser les rideaux et ses parents sont debout. Nick panique. Le couple est piégé.

Le film fourmille de détails crus, dont beaucoup sont tirés de la vie de Sean Lìonadh, y compris cette délicieuse mise en scène. « Une fois, j’ai dû faire sortir en douce un petit ami de ma chambre et, avec le recul, c’était assez grotesque. Nous courions dans les escaliers comme dans un film comique parce que nous étions toujours sur le point de nous faire prendre. Mais à l’époque, c’était très stressant et j’étais très en colère contre mon petit ami. »

D’une durée de 16 minutes, Too Rough est plein de surprises. Le postulat de départ suggère que l’inquiétude de Nick est que ses parents apprennent l’existence de son invité de nuit du même sexe. Il s’avère cependant que ce n’est pas sa sexualité qui est la source de la honte de Nick. Sa vie familiale dysfonctionnelle est le principal secret qu’il cache.

La honte est également un thème central du film précédent de Lìonadh, Time for Love, un poème filmé qui explore le kaléidoscope de calculs qu’un homosexuel, joué par Lionadh, doit faire avant d’embrasser son petit ami en public. « Je n’ai tout simplement pas l’impression d’avoir le choix », répond Sean Lìonadh lorsque je lui demande pourquoi il est attiré par ce sujet. « Je ne sais pas vraiment comment les autres gèrent leur honte mais moi, je dois juste l’inverser, sinon je pense que ça me tuerait. Honnêtement ! Quand je vois des personnages qui ont les mêmes défauts, ça rend ces défauts complètement acceptables pour moi, parce que quand on voit ces choses chez les autres, on peut en fait les aimer et les accepter beaucoup plus facilement que soi-même. »

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